20 avril 2025
Dimanche de la Résurrection
Actes 10,34a.37-43
Psaume 118
Colossiens 3,1-4
Jean 20,1-9
Voir le tombeau vide
« La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme » (Genèse 1,2)
« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’étaient encore les ténèbres. » (Jean 20,1)
Ces deux premiers jours de la semaine (de la Création et de la Résurrection) ont en commun ce vide (de la terre et du tombeau) et l’obscurité. Ce parallélisme indique un changement, il ne s’agit plus de se trouver devant une ‘page blanche’ que Dieu devrait remplir en construisant le monde mais élaborer une page lumineuse et complémentaire éclairée par la « lumière qui se révèle aux nations » (cf. Luc 2,32) C’est le matin du premier jour d’une re-création !
Le Christ n’avait nul besoin de déplacer la pierre qui obstruait le tombeau, aucun obstacle ne peut arrêter le Ressuscité : « Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : ‘La paix soit avec vous !’ » (Jean 20,19), mais il fallait que la Résurrection soit manifestée au monde, que le vide du tombeau soit reconnu par tous ceux qui voudraient vérifier le témoignage des Apôtres et des saintes femmes.
Les témoins de ce tombeau vide ont des réactions très différentes. Marie-Madeleine est persuadée qu’il s’agit d’un enlèvement du cadavre de son maître et elle va prévenir le groupe des Apôtres, ensuite elle le reconnait parce qu’il l’appelle par son nom ; arrivé en courant Pierre reste hébété devant les linges mortuaires laissés sur place sans que le corps qu’ils enveloppaient soit présent ; entré en second le disciple que Jésus aimait voit et comprend parce qu’il regarde avec son cœur et pas seulement avec ses yeux. Ce qu’il voit est une révélation pour lui : le corps d’Adam dans lequel « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jean 1,14) a disparu avec la mort de Jésus sur la croix, il a fait place au corps glorieux de Dieu-le-Fils comme lors de la Transfiguration (cf. Matthieu 17,2).
Le sang de l’agneau pascal avait permis aux hébreux d’échapper à la mort des premiers-nés : « Ainsi, lorsque le Seigneur traversera l’Égypte pour la frapper, et qu’il verra le sang sur le linteau et les deux montants, il passera cette maison sans permettre à l’Exterminateur d’y entrer pour la frapper. » (Exode 12,23) Le sang du sacrifice éternel, celui que le Fils offre en permanence à son Père, permet à tous les hommes et femmes d’échapper à la mort grâce à l’amour de Dieu pour l’humanité. Il ne s’agit pas d’un sursis comme pour Lazare (cf. Jean 11) mais de la délivrance définitive de la mort.
Ce qui s’est passé la nuit de Pâques pour Jésus, saint Paul explique que cela sera identique pour tous les hommes : « Et quand cet être périssable aura revêtu ce qui est impérissable, quand cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire. » (1Corinthiens 15,54)
Rendus forts par la Résurrection, les témoignages et les enseignements qui nous sont donnés, notre foi grandit par la lecture de la Parole et la prière de chacun. A travers cela nous ne reconnaissons pas toujours le Christ dans notre vie parce nous ne l’écoutons pas nous appeler par notre nom. Soyons-y plus attentifs
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite