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16 février 2025
 

6ème Dimanche
du Temps Ordinaire ‘C’

Jérémie 17,5-8
Psaume 1
1Corinthiens 15,12-20
Luc 6,17-26

 

Annoncer l’amour

 

A l’époque de Jésus il y avait deux branches principales dans le Judaïsme, les Saducéens et les Pharisiens. Les premiers étaient dans la mouvance de la classe sacerdotale centrée sur le Temple et le culte. Ils ne croyaient pas à une résurrection éventuelle ni à une rétribution après la mort, pour eux Dieu récompensait le croyant en le comblant de biens matériels de son vivant (cf. le livre de Job). Les seconds croyaient à la résurrection des morts et à un jugement post-mortem où Dieu récompenserait les justes et punirait les coupables (cf. les livres des Martyrs d’Israël)

 

En proclamant les béatitudes devant une foule disparate, disciples, juifs et étrangers de Tyr et de Sidon, Jésus place ces différences à un autre niveau et par ses exemples il montre deux attitudes des hommes devant Dieu. Il y a ceux qui vivent l’espérance parce qu’ils font confiance à l’amour de Dieu dans leur dénuement et ceux qui n’ont pas besoin du Seigneur car ils s’estiment satisfaits dans leur condition confortable et d’être enviés de leurs contemporains. Jésus reprend cette distinction avec la parabole du publicain qui se reconnait pécheur en espérant le pardon de Dieu face au pharisien qui s’estime supérieur aux autres hommes parce qu’il suit toutes les prescriptions mais il n’attend rien de Dieu (cf. Luc 18,10sv.)

 

Bénédictions et malédictions semblent se répondre deux à deux dans ce discours rapporté par saint Luc comme des principes totalement opposés. L’esprit de l’être humain n’est pas aussi tranché et il s’exprime dans un spectre continu de nuances. La finalité de ces paroles du Christ est peut-être ailleurs. En reprenant par couple heureux/malheureux, Jésus invite ses auditeurs à un examen de conscience approfondi. Chaque proposition entraine une recherche dans l’esprit de l’auditeur : en quoi suis-je pauvre en vue du Royaume de Dieu ? avec son corolaire comment est-ce que je vis les dons que le Seigneur a mis en moi ? Cette introspection permet au croyant de ne pas s’enfermer dans une attitude passive. Les béatitudes ne sont pas des sentences qui permettaient de faire patienter dans les épreuves, au contraire elles sont présentées pour donner la force de réagir face à des situations insupportables.

 

Les hommes et femmes qui entendent ces affirmations ne peuvent pas rester sans rien faire sous prétexte que ceux qui sont pauvres ou qui ont faim seront récompensés par le Seigneur, c’est dans l’immédiat que les personnes qui entendent ces paroles doivent avoir de la compassion pour les démunis non par peur de la punition suggérée par les malédictions mais pour imiter l’amour de Dieu pour ses créatures.

 

Tout particulièrement pour les chrétiens, nous avons conscience du commandement que Dieu donne depuis qu’il se révèle à l’humanité : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19,18 # Luc10,27) Cette connaissance de l’amour de Dieu nous invite à œuvrer pour que ces bénédictions et ces malédictions ne soient plus des constations mais qu’elles soient atténuées par nos paroles et nos actes. Que les « heureux » soient secourus dans leurs nécessités et que les « malheureux » ouvrent leur cœur.

 

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite

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