15 août 2025
Assomption de la Vierge Marie
Apocalypse 11,19-12,10
Psaume 44
1Corinthiens 15,20-27
Luc 1,39-56
Assomption de la Vierge Marie
Aujourd’hui la Vierge Marie, la Mère de Dieu,
Est élevée dans la gloire du ciel ;
Parfaite image de l’Eglise à venir, Aurore de l’Eglise triomphante,
Elle guide et soutient l’espérance de ton peuple encore en chemin.
Tu as préservé de la dégradation du tombeau
Le corps qui avait porté ton propre Fils et mis au monde l’auteur de la vie.
(Préface de l’Assomption)
Les textes des préfaces sont souvent mal entendus quelquefois par manque d’attention, quelquefois ils sont brouillés par une cacophonie de chaises déplacées ou de piécettes tombant dans un panier, de toutes les façons, ils sont rarement écoutés avec le soin qu’ils méritent. La plupart du temps, ils présentent un point particulier de la foi catholique, notamment les préfaces des fêtes les plus importantes.
Lorsqu’il définit le dogme de l’Assomption (constitution apostolique ‘Munificentissimus Deus’ du 1er novembre 1950) le pape Pie XII ne fait qu’entériner une dévotion populaire qui remonte aux débuts de l’Eglise. Le choix de la date de promulgation (la Toussaint d’une année jubilaire) montre à quel point il voulait souligner la place éminente de Marie dans l’immense cortège de tous les saints, « Une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, » (Apocalypse 7,9) et son rôle comme modèle de l’Eglise et comme mère de tous ceux qui désirent suivre le Christ.
Dans cette préface, à côté de l’affirmation de la montée au ciel de Marie dans son corps, deux dogmes concomitants sont rappelés :
Sa virginité : la conception de Jésus est indépendante d’une intervention humaine « L'Esprit saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre : c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 1,35)
Son état de Mère de Dieu : « Ce n'est pas que d'abord un homme ordinaire soit né de la Sainte Vierge et que sur lui, ensuite, le Verbe soit descendu, mais nous disons que, sorti du sein maternel uni à la chair, il a accepté une naissance charnelle, parce qu'il revendique cette naissance charnelle comme la sienne propre... Ainsi [les saints Pères] n'hésitèrent pas à appeler la Sainte Vierge mère de Dieu (théotokos) » (Concile d’Ephèse 431)
Marie est exempte du péché, comme Eve avant la chute (cf. Genèse 3), mais à la différence de la première femme, elle affirme son obéissance totale aux commandements de Dieu : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38) Elle est confiée comme mère à toute l’humanité par l’intermédiaire du Disciple que Jésus aimait (cf. Jean 19,27) et l’Eglise s’identifie à Elle, la fête de l’Assomption de la Sainte Vierge est une préfiguration de l’assomption de toute l’Eglise qui aura lieu à la fin des temps.
Ainsi, à son exemple et sa protection, chacun de nous peut s’exclamer : « Le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son Nom. » (Cf. Luc 1,49)
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite