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23 mars 2025
 

3ème Dimanche de Carême ‘C’

Exode3,1-15
Psaume 102
1Corinthiens 10,1-12
Luc 13,1-9

 

Patience de Dieu

 

« Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier. » (Marc 4, 34) Ainsi Jésus détaillait pour ceux qui lui étaient les plus proches le sens profond des paraboles, par exemple il explique celle de l’ivraie et du bon grain (cf. Matthieu 13,24-30.36-43) et il donne des éclaircissements quant à l’abondance de la récolte selon la qualité du sol où les semences tombent (cf. Luc 8,5-15)

 

A d’autres moments le Christ laisse ses disciples rechercher par eux-mêmes l’interprétation possible de la parabole proposée mais il glisse dans son discours des allusions ou des symboles connus de tous les juifs pieux. Les indices que Jésus donne comme clef pour la compréhension de la parabole proposée aujourd’hui sont deux arbres fréquemment cités dans la Bible ; la Vigne et le Figuier.

 

Il n’est pas habituel de planter un figuier au milieu d’une vigne, le Christ imagine cette disposition dans la parabole pour que les auditeurs soient étonnés de cette curieuse association. Les références bibliques viennent immédiatement à leur esprit.

 

L’image de la Vigne est utilisée pour représenter le peuple hébreu et surtout l’attention que le Seigneur porte à ce peuple de façon similaire avec laquelle le vigneron soigne son cépage avec beaucoup d’amour : « Dieu de l'univers reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la. » (Psaume 80(79),15) Cette image revient souvent dans les prédications des prophètes et celles de Jésus (e.g. les vignerons homicides Matthieu 21,38)

 

Le figuier est le symbole de la Parole de Dieu en comparant l’ombre propice à la méditation et au recueillement qu’il procure pendant les jours d’été et la douceur du fruit que l’on peut cueillir sur l’arbre : « Le figuier leur répondit : “Faudra-t-il que je renonce à la douceur et à la saveur de mes fruits, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ?” » En méditant à l’ombre Nathanaël était connu du Christ : « « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » (Jean 1,48) C’est-à-dire lorsque Nathanaël méditait la Parole j’étais avec lui.

 

Compte tenu de ces précisions, la lecture de cette parabole est plus claire et plus directe : le Père céleste est déçu que sa parole soit sans effet dans l’humanité, mais le Fils éternel intercède pour elle. Il s’est incarné et il sait que l’Homme a besoin de temps pour intégrer tout l’amour qui lui est donné. Le Christ enrichit encore la Parole comme le vigneron fertilise le sol ; pour cela il appelle à la conversion, il enseigne les foules avec patience et il donne l’Esprit qui permet à chacun d’avoir une meilleure approche de l’Ecriture.

 

Toute la Bible est à relire et méditer dans cette perspective, elle est enrichie par l’enseignement du Christ et le don de l’Esprit qu’il promet pour ne pas nous laisser orphelins après sa Résurrection (cf. Jean 14,18) Nouveaux Christs par notre Baptême, c’est à chacun de nous de rendre cette parole fertile en portant les fruits que le Seigneur attend, non seulement par nos discours mais aussi par notre attitude dans le monde d’aujourd’hui. Disciples du Messie ressuscité nous obéissons à sa demande : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 28,19)

 

Père JeanPaul Bouvier,
Prêtre retraité – curé émérite

 

 

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