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29 mai 2025
 

Fête de l’Ascension du Seigneur ‘C’

Actes 1,1-11
Psaume 46
Hébreux 9,24-28.10,19-23
Luc 24,46-53

 

Avec le Christ nous entrons dans le Royaume

 

Dans l’Ancien Testament, la Nuée est à la fois signe de la puissance mais surtout de la présence de Dieu à son peuple. Lorsque Moïse construisit la Tente de la Rencontre, il la bâtit selon le modèle de ce que le Seigneur lui montra dans les Cieux, Salomon reprit la même disposition pour le Temple de Jérusalem, celui-ci fut rebâti, encore plus beau, après l’Exil grâce à Cyrus, un roi étranger inspiré par Dieu. Lors des consécrations de ces trois lieux de présence du Seigneur, la Nuée, celle-là même qui guida les hébreux dans le désert en a pris possession : elle envahissait la totalité de l’espace du sanctuaire empêchant les prêtres de pénétrer dans l’enceinte (cf. Exode 40,34 ; 1Rois 8,10 ; Esdras 6,15).

 

Au début des Actes des Apôtres, saint Luc note que Jésus disparait dans la nuée qui le soustrait à leurs yeux. De la même façon, à la fin de la rencontre de la Transfiguration dans laquelle Jésus rencontre Moïse et Elie, la Nuée intervient pour ne plus laisser voir que Jésus seul (cf. Luc 9,28-36). Le Christ a enseigné ce qui se passera au jour du jugement : « on verra le Fils de l'homme venant dans une nuée avec puissance et grande gloire. » (Luc 21,27) Il reprend ainsi la vision de Daniel : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme » (Daniel 7,13) Les hommes vêtus de blanc avertissent les Apôtres et confirment cette prophétie : « Ce Jésus […] viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » (Actes 1,11)

 

Partant sur la nuée, le Christ ressuscité montre aux Apôtres qu’il part prendre sa place d’unique grand prêtre : Dieu-le-Fils offrant la ‘chair’ qu’il a reçue de la Vierge Marie comme ‘le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait’ (1ère prière eucharistique) à Dieu-le-Père dans le Temple céleste que le Seigneur avait donné comme modèle pour les réalisations terrestres. Par l’Ascension de son corps dans les Cieux, le Ressuscité consacre prêtre de la Nouvelle Alliance toute personne qui croit en lui : « Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. » (1Pierre 2,5)

 

Lorsque nous célébrons la messe, nous participons à cette offrande et, configurés au Fils par le Baptême, nous offrons aussi notre vie au Père en la remettant entre ses mains. La liturgie terrestre et la liturgie du ciel ne font plus qu’un ; la présence réelle du Corps et du Sang du Christ sur notre autel est la même que la présence du Fils devant le Père dans le Royaume. Le Corps et le Sang présenté par le prêtre ‘in personna Christi’ dans la célébration eucharistique ne sont pas différents de ceux que le Fils présente au Père dans le ciel.

 

La fête de l’Ascension célébrée ce jour n’est pas une séparation entre le Fils incarné et l’humanité, c’est au contraire l’entrée dans le Royaume du Premier-né d’entre les morts qui porte son Sacrifice au Père dans l’éternité. Selon l’expression des ‘hommes en vêtements blancs’ : « Pourquoi regarder le ciel ? » (Actes 1,11) puisqu’avec le Christ nous y sommes entrés par grâce et pour toujours.

 

L’Ascension est l’aboutissement du triduum pascal : le sacrifice offert sacramentellement dans la Cène, réalisé dans la Croix, sublimé par la Résurrection est porté au Père une fois pour toutes dans le sanctuaire céleste (cf. Hébreux 9,24-27) Nous vivons aujourd’hui dans cette communion nouvelle avec la Sainte Trinité.

 

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite

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