33ème Dimanche du temps ordinaire ‘B’
17 novembre 2024
Daniel 12,1-3
Psaume 15
Hébreux 10,11-14.18
Marc 13,24-32
Il n’y a pas d’équivoque possible, Jésus parle de sa venue en citant la vision du prophète Daniel : « Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme » (Daniel 7,13), entendant ces paroles, les disciples comprennent immédiatement qu’il se présente à eux comme celui qui est appelé à siéger à la droite de Dieu, c’est-à-dire selon l’expression qui sera prise par la profession de foi chrétienne, il est Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu.
Après s’être révélé à ses disciples, Jésus utilisera la même formulation pour affirmer devant le grand Prêtre de Jérusalem qu’il est Dieu dans le dialogue de la révélation : « Le grand prêtre l’interrogea de nouveau : ‘Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ?’ Jésus lui dit : ‘Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel.’ »
Pour les chrétiens d’aujourd’hui cette citation a beaucoup perdu de la puissance de son invocation. En effet nous y voyons une figure de style un peu compliqué alors que la Bible souligne que la Nuée a une importance capitale au moment de l’acte fondateur du peuple d’Israël, la réalisation de la promesse faite à Abraham. La Nuée est la présence visible de Dieu qui guide le peuple emmené par Moïse lors de la libération de l’esclavage d’Egypte : « Le Seigneur lui-même marchait à leur tête : le jour dans une colonne de nuée pour leur ouvrir la route, la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer ; ainsi pouvaient-ils marcher jour et nuit. » (Exode 13,21)
Notre espérance chrétienne est elle aussi porteuse de cette révélation : le Christ dans sa gloire nous emmène vers la terre promise en passant par l’épreuve du désert où nous serons toujours guidés par la nuée si nous suivons Dieu-le-Fils ressuscité : « Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. » (Actes 1,9) Le Christ dans la nuée nous montre le chemin, il ne nous reste plus qu’à le suivre.
Pour le retour du Christ dans sa gloire, nous ne savons ni le jour ni l'heure, cela est réservé au Père, mais nous avons à transmettre l’espérance, car il s'agit bien là de notre foi. Acceptons humblement de ne pas tout savoir, faisons confiance à l'Esprit Saint qui nous révèle peu à peu le mystère de la volonté du Père. Lorsque nous avons la certitude de cette espérance, elle transforme notre vie : il y a des choses qu'on ne peut plus faire, non pas parce qu'elles sont défendues, mais parce qu’elles nous sépareraient de l'amour de Dieu.
Ainsi il n'est pas question de respecter des ‘interdits’', il est question de vivre l'amour. Il s'agit de rendre présent dans le monde d'aujourd'hui les signes du Fils de l'Homme. Notre mission est de montrer que Dieu n'est pas un dieu qui nous donne des interdits, mais un Dieu qui nous aime et qui nous charge de proclamer cette Bonne Nouvelle : « Tu es aimé' »
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite