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Dimanche 7 Décembre 2025

2ème Dimanche de l'Avent

Convertissez-vous !

 

Isaïe 11,1-10 ; Psaume 71 ; Romains 15,4-9 ; Matthieu 3,1-12

Le verbe "convertir" peut se prêter à plusieurs interprétations mais, dans le langage courant, il s’agit de changer une conception ou un élément concret afin d’en changer l’application possible. Ainsi convertir des devises permet d’acheter dans un autre pays ; convertir la fonte en acier permet d’avoir des utilisations industrielles différentes. Ce n’est pas un changement radical mais une transformation en vue d’un fonctionnement amélioré.

 

L’apostrophe lancée par Jean-Baptiste à la foule venue pour l’entendre va dans ce sens, la conversion qu’il réclame réside dans la réception et le suivi de la Parole que Dieu a donnée à son peuple. Sa prédication touche toute personne qui l’écoute, aussi bien les pharisiens que les saducéens qui ont pourtant des doctrines si opposées. Jean reproche à ses contemporains de s’installer dans une sérénité de mauvais aloi, basée sur l’appartenance à la descendance d’Abraham. Dieu s’étant engagé vis à vis de leur ancêtre à toujours être présent à ses descendants, ils n’ont rien à craindre et n’ont pas à convertir leur cœur aux commandements de Dieu. En raison de sa promesse, Dieu leur doit le salut. Jean leur rappelle qu’il ne suffit pas de dire qu’ils sont enfants d’Abraham encore faut-il vivre et agir comme celui dont ils se réclament : « C’est ainsi qu’Abraham eut foi en Dieu, et il lui fut accordé d’être juste. Comprenez-le donc : ceux qui se réclament de la foi, ce sont eux, les fils d’Abraham. » (Galate 3,6)

 

Saducéens et Pharisiens viennent à Jean en reconnaissant leur péché, il leur reproche de le faire d’une façon formelle, ils disent mais n’agissent pas, ils constatent leurs fautes mais ils pensent que la promesse faite à la lignée d’Abraham suffit pour que le Seigneur n’en tienne pas compte. Ils oublient que la Bible montre que les péchés du peuple entrainent un délai dans la réalisation de la promesse : « Ce peuple a le cœur égaré, il n'a pas connu mes chemins. Dans ma colère, j'en ai fait le serment : Jamais ils n'entreront dans mon repos. » (Psaume 94[95],10b-11)

 

Les contemporains du Baptiste ont des successeurs aujourd’hui, des personnes qui mettent leur confiance dans l’amour de Dieu, mais qui ne mettent pas en pratique ce qu’ils croient. Le Christ ne guérit-il pas ceux qui viennent avec la foi ? Comme l’hémorroïsse (cf. Mathieu 9,21) Comme la fille d’un occupant romain (cf. Matthieu 8,5). Il promet même le paradis au "Bon Larron" (cf. Luc 23,42) L’Apôtre saint Jacques met en garde contre ce quiétisme qui éloigne du Seigneur : « Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. » (Jacques 2,18)

 

La désaffection du sacrement de réconciliation et de pénitence est le signe que les croyants pensent, comme l’interlocuteur de saint Jacques, que la foi suffit ; ils ne cherchent plus à confronter leur vie à l’Ecriture, le pardon leur est définitivement acquis par le mérite de Dieu-le-Fils. Qu’en est-il alors de l’amour que nous devons transmettre aux autres et surtout à nous-mêmes ? Œuvrons comme des frères du Christ : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. » (Luc 8,21)

 

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite

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